L’Association de Développement Touristique du Pays du Léman a publié en Novembre 2008 un « inventaire du patrimoine remarquable de la commune d’Armoy ». Ce livre de 96 pages est disponible et consultable en format papier à la mairie ou en format PDF sur ce site. Les éléments qui suivent sont tirés de cet ouvrage.
- Commune : Armoy
- Habitants : les Armoisiens et Armoisiennes (ou Armoyens et Armoyennes)
- Populations : environ 1400 habitants en 2020
- Superficie : 495 hectares
- Altitude : 630m au Chef-Lieu
- Canton : Thonon-les-Bains Est
- Communes limitrophes : Marin, Thonon, Féternes, Le Lyaud et Allinges
- Situation géographique : Armoy est bordée au Nord par la plaine lémanique, au Sud par le Haut-Chablais et à l’Est par la vallée de la Dranse.
Etymologie du nom de la commune : « Armoy »
Deux hypothèses ont été formulées :
- Armoy pourrait venir du mot celte « armae » qui signifie « serment ». Le Lyaud aurait alors aussi une origine celte car « Lyau » signifie « bataille ». Selon l’hypothèse de l’abbé Ducis, il y aurait eu une bataille à Armoy, à la suite de laquelle les Romains seraient passés sous le joug gaulois.
- Armoy pourrait aussi trouver son origine du mot latin « arma » qui signifie « arme ». Armoyer signifiait en vieux français : combattre, faire la guerre.
Histoire d’Armoy
Le Chablais est habité depuis la Préhistoire. Le village d’Armoy a probablement été occupé dès l’époque romaine. Dans la commune voisine, au Lyaud, on a retrouvé trois trépieds romains.
Le lieu-dit « Sous la Villa » pourrait avoir une origine gallo-romaine. Il y avait peut-être une villa romaine dans les environs. De nombreuses pièces de monnaie romaines ont d’ailleurs été découvertes en 1863 à l’Ermitage.
Au Xème siècle, après les catastrophes naturelles qui ont touché les rives du lac Léman et de la Dranse (catastrophe du Tauredanum et disparition de la paroisse Notre-Dame du Pont), le village d’Armoy se serait repeuplé. Les populations auraient alors cherché à se réfugier sur les hauteurs.
Au Moyen-Âge, Armoy appartenait à la famille de Faucigny et relevait de la châtellenie du Château-Vieux des Allinges. Château-Vieux (Faucigny) et Château-Neuf (Savoie) se combattaient car Château-Neuf souhaitait récupérer cette petite « enclave » dans le Chablais qu’était le domaine de Château-Vieux.
Le nom d’Armoy est mentionné pour la première fois en tant que tel dans une Charte de 1211, qui fait état d’une donation du fief d’Armoy par Elisabeth de Faucigny à son fils Aymon de Blonay.
En 1355, le traité de Paris met fin au conflit et donne les possessions chablaisiennes des Faucigny aux comtes de Savoie. Armoy devient alors une paroisse chablaisienne et intègre la châtellenie d’Allinges-Thonon.
Le Lyaud et Trossy sont regroupés sous la paroisse d’Armoy, qui a également pour filleule la paroisse de Reyvroz. Le curé réside à Armoy. La paroisse Armoy-Lyaud-Reyvroz est alors l’une des plus riches du décanat d’Allinges au milieu du XIVème siècle. Malgré tout, de nombreux foyers demeurent dans la pauvreté.
Au XVème siècle, le curé d’Armoy s’oppose à ses fidèles et aux hommes de la paroisse de Féternes, au sujet des bois s’étendant de l’église d’Armoy à la Dranse, dont chacune des paroisses revendique la propriété.
Les deux villages s’en remettent alors à un jugement ecclésiastique pour délimiter la part de forêt appartenant à Armoy et à Féternes. La coupe de bois est donc règlementée avec une tolérance particulière pour les Armoisiens qui peuvent couper du bois uniquement pour leur usage familial. Mais ces règles n’étant pas respectées, les Féterniants demandent l’intervention des seigneurs du Valais, pendant l’occupation bernoise.
Le 17 janvier 1494, le pape Alexandre VI réunit la paroisse d’Armoy et ses filleules Reyvroz et Le Lyaud, au Chapitre de la Cathédrale Saint-Pierre de Genève. La dîme est alors perçue par Genève et le sera même après le retour du Chablais à la Savoie.
En 1536, les Bernois envahissent le Chablais et le soumettent au Protestantisme.
En 1597, l’occupation bernoise prend fin.
Au XVIème siècle, François de Sales ramène la foi catholique dans le Chablais et rappelle le curé de la paroisse d’Armoy.
Après le Concile de Trente, les évêques doivent effectuer des visites pastorales au moins une fois tous les deux ans. En 1598, l’évêque rapporte que les églises des paroisses Armoy-Le Lyaud sont en mauvais état. Lors de visites suivantes, l’évêque fera le même constat.
En 1600, François de Sales vient en personne à Armoy pour déloger le pasteur.
Il est stipulé, à l’article 5 du Traité de Saint-Julien-en-Genevois (1603) que : « les biens, fruits et revenus d’Armoy possédés par les seigneurs de Genève en 1598, lors de l’ouverture de la guerre, leur seront rendus avec restitution des fruits et arrérages dès la publication de la paix ». Les Genevois devaient donc verser chaque année la somme de 100 écus au Duc de Savoie qui devait, à son tour, les transmettre au curé d’Armoy. Plusieurs lettres de saint François de Sales indiquent que cette somme n’était pas versée comme convenu au curé d’Armoy. Elle n’aurait en réalité été versée que trois fois bien que ces 100 écus figuraient en tant que tels dans « l’inventaire des revenus et des biens de la paroisse d’Armoy ». En effet, dans ce dernier, dressé le 18 novembre 1761 par le Révérend Sieur Antoine Chevallay », est mentionné : « pension des cinq curés d’Armoy et Draillant accordée par son Altesse de la somme de 100 écus annuels – 18 juin 1611 ».
En 1610, Reyvroz devient paroisse indépendante.
En 1754, Genève, qui perçoit jusqu’alors des revenus de la paroisse d’Armoy, abandonne enfin ses prétentions.
Après la Révolution, les curés sont chassés. L’église d’Armoy est détériorée.
En 1792, la Savoie est annexée à la France et devient le département « du Mont Blanc ».
Armoy se sépare du Lyaud en 1844 et la paroisse de « Le Lyaud » devient alors indépendante.
Après le rattachement définitif de la Savoie à la France en 1860, le Chef-Lieu de la commune d’Armoy-Lyaud est fixé au Lyaud par décret impérial. En 1865, on élit les premiers conseillers municipaux avec une part d’électeurs plus importante sur le Lyaud.
En avril 1869, un incendie ravage la forêt de Lonnaz.
En 1870, Armoy devient une commune à part entière. Lors de l’élection du premier conseil municipal en 1871, les ouvriers de la plâtrière, avec les anti-cléricaux, ont fait tout leur possible pour ne composer ce conseil que des leurs, mais seulement quelques-uns y sont parvenus. Leur objectif était, surtout, d’éloigner les amis du curé.
En 1875, une tempête ravage les cultures et déracine des noyers.
Au XIXème siècle et jusqu’au milieu du XXème siècle, la vie d’Armoy est rythmée par la plâtrière (voir dossier dans les documents utiles).
A partir de la seconde moitié du XXème siècle, la commune d’Armoy, attirants de nombreux résidents aux portes de Thonon, change de physionomie. Les lieux-dits s’urbanisent. Des espaces boisés et agricoles sont néanmoins préservés.